La vie dans les villages que nous visitons autour de Kyaing Tong est à des années-lumières de la nôtre en Suisse. Entre 15 et 30 familles forment un village, où chaque famille a sa maison, souvent occupée par 3 générations. Au 1er, une grande pièce commune sur pilotis, qui sert de cuisine, salon et le soir venu de chambre à coucher lorsqu’ils y déroulent leurs paillasses de bambou. Il y a parfois une armoire, et bien souvent les quelques possessions sont suspendues le long des murs. Le feu au milieu de la pièce sert à cuisiner et chauffer la maison. La terrasse surélevée extérieure est un endroit paisible où manger, se reposer et faire de l’artisanat tout en regardant la vie du village. Sous la maison c’est le royaume des animaux : poules, cochons, chiens et chats… tous en liberté.
Les familles les plus riches ont assez de riz pour vivre et en vendre au marché. Les autres vivent en autonomie avec leurs potagers. La nature est généreuse : nous voyons des bananiers, des ananas, de la moutarde, de l’ail, des salades, des radis, des pois, et bien sur les rizières qui nourrissent non seulement les familles, mais également les buffles.
Les femmes, principalement les plus agées, portent encore leurs vêtements traditionnels. Les femmes de l’éthnie Ann se teignent les dents en noir, celles de l’éthnie Ahka portent une coiffe d’argent, parfois lourde de plus de 2kg.
Les adultes et les grands-mères rivalisent d’ingéniosité pour faire de l’artisanat avec du bambou ou du textile et ne comptent pas leurs heures, pendant que les enfants jouent seuls avec des bouts de bois (pas d’ipad ici), même si beaucoup de maisons ont maintenant une télévision et une antenne satellite.